Michel Commend

Magog, Québec mmcommend@yahoo.ca

*** Voir au bas de cette page les retouvailles 2013

 Commend 1

 Mon nom est Michel Commend, et je suis alors directeur général de l’Holiday Inn Richelieu, hôtel de 800 chambres situé au coin St-Denis et Sherbrooke à Montréal, Québec, Canada. Nous sommes le 2 novembre 1980, vers 18h.

On nous annonce une tempête, d’abord de la pluie, du verglas et de la neige. Je décide de retarder mon départ de l’hôtel puisque nous habitons sur la rue Therrien, à Brossard. Finalement, à 21h, je prends ma voiture et quitte l’hôtel, ce qui devrait me prendre, pour passer le Pont Champlain et arriver à la maison, normalement en dehors des heures de pointe, à l’époque en 1980, une demi-heure.

Il fait un temps vraiment exécrable et finalement, j’arrive à la sortie du Pont Champlain après une heure, et me dirige vers Brossard, je tourne pour passer derrière le magasin Zellers, ce que je fais chaque fois pour gagner du temps et ensuite me retrouver sur la rue Therrien.

Donc, ce fameux soir du 2 novembre 1980, je fais le même trajet, cela me prend plus de temps, et les essuie-glaces de la voiture marchent à plein régime. Je conduisais à cette époque une Toyota Corrolla.

Et en passant vers le magasin Zellers, je vois un bus campeur bleu et blanc, avec un logo, mais je n’ai vraiment pas le temps de le voir, un peu bizarre. Je passe derrière ce bus campeur. Un petit bus Volkswagen, et à ma grande stupéfaction, je lis la plaque minéralogique VD -70446. Je plante les freins, je reviens en arrière, en faisant bien attention, et repasse devant ce bus qui a une petite cheminée, de cette cheminée sort une petite fumée, et je me dis : ils sont complètement fous, ces Vaudois dans ce bus, si ce sont vraiment des Vaudois, et je décide de me stationner à côté de la porte droite du bus, et bien entendu, je n’ai ni parapluie ni imperméable.

Je vais donc frapper à cette porte en espérant qu’ils ne vont par tarder à m’ouvrir. La porte s’ouvre et j’aperçois un genre de gros ours, barbu, cheveux poivre et sel, un gros malabar et en même temps arrive devant la petite porte du bus un chien, dont je donnerai plus de détails plus tard. Ce gros ours en me tendant la main me dit: – Maximilien Bruggmann, Yverdon. Je tends la main et dis : – Michel Commend, La Tourd de Peilz. Il dit, entre, tu vas te faire mouiller, ce qui était déjà fait, bien sûr.

A la stupéfaction du chien, j’entre dans le bus, j’aperçois une belle femme qui s’appelle Eva, elle a déjà sorti trois verres, une bouteille de Cusino Macul, c’est le vin chilien que les propriétaires du bus apprécient le plus. On me dit de m’asseoir, on va se présenter et apprendre un peu à se connaître, et c’est à ce moment que j’apprends que Maximilien Bruggman travaille pour la Maison Silva, qu’il fait des livres, et notamment un livre sur le Canada; c’est du moins l’objectif de leur voyage. Pour ce faire, ils ont pris le dernier bateau battant pavillon polonais qui arrive avant les premières glaces, avant que le St-Laurent gèle complètement. Et ils venaient de débarquer le premier novembre, arrivant à Brossard le 2, pour s’installer derrière le centre d’achat Portobello, heureux hasard.

Evidemment, avec le temps qu’il faisait et qu’il va faire, il m’est impensable de laisser Maximilien, Eva et le chien, j’apprends qu’il s’appelle Zumri, c’est un chien afghan, un chien du désert, donc de les laisser dans leur bus, malgré que c’est un bijou de technologie et d’aménagement; il n’y a pas un coin où il n’y a pas une petite boîte, un petit casier, tout est toujours placé au même endroit et minutieusement dessiné. Je leur dis qu’ils risquent de mourir, qu’ils ne savent pas dans quelle galère ils se sont mis, et je décide de les inviter à me suivre pour me rendre chez moi, notre maison étant à peine à 5 minutes du centre d’achat. Je leur dis qu’ils allaient être au chaud, pouvoir manger chaud, etc.

J’attends que le bus soit prêt et Maximilien me fait un geste de la main et avec les phares: nous pouvons nous mettre en route pour nous rendre sur la rue Therrien où nous habitons. J’ai à peine le temps de dire à Monique, mon épouse, que nous allons avoir des visiteurs, malgré qu’il y ait déjà la présence de sa maman et de la tante Florence. J’annonce donc à toute la maisonnée que nous allions avoir la visite d’un couple suisse avec leur chien, et que nous allons les installer au sous-sol où il y a une grande pièce avec foyer avec une grande chambre à coucher à leur disposition.

En même temps que fais cette annonce, Maximilien est déjà en train de faire des manœuvres pour mettre le camping-car dans le stationnement de la maison, avec des plots afin qu’il soit bien à plat pour balancer aussi bien l’énergie du frigo et du petit congélateur, de la douche et la réserve d’eau douce.

C’est donc comme cela que je le présenterai, à la stupéfaction de Monique et de mes deux filles, Susanne et Véronique. A l’époque, Susanne avait 8 ans, et Véronique 6 ans. Et bien sûr, en plus d’avoir complètement oublié la visite de Grannie et de sa sœur, je n’ai pas pensé à Ciboulette, notre chatte noire et blanche, laquelle voit arriver avec mécontentement Zumri, le chien afghan de Maximilien, et les deux animaux auront bien de la difficulté à s’accepter. Ciboulette a décidé de montrer son désaccord en faisant pipi partout pour montrer son territoire, avant d’accepter nos visiteurs.

Voilà donc ma première rencontre avec Maximilien Bruggmann et Eva, en 1980.

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Retrouvailles 2013

Alors que nous attendions la fameuse carte de vœux de Maximilien, nous recevons finalement cette enveloppe grise et épaisse nous annonçant, non pas la venue du Messie, mais bien celle de notre cher ami de toujours, Maximilien, et de son acolyte Alex Décotte. Ces deux charmants personnages nous faisaient l’honneur de traverser dans le pays du froid afin d’exposer les photos et présenter les films de Maximilien sur le Niger et les Hommes Bleus du Tassili, ceci pendant quinze jours au Centre culturel de Shawinigan ainsi qu’à l’Université de Trois-Rivières. Il était évident que cela n’allait pas être évident, car il faut rappeler la santé précaire de notre maître photographe.

Chicoutimi et moi rejoindrons donc nos deux lascars au Gite Aux Orchidées, à Grand-Mère, afin de pouvoir les accompagner dans leur présentation, tout d’abord à l’Université de Trois-Rivières devant au moins une centaine d’étudiants, dont une dizaine de Nigériennes et Nigériens, qui vont découvrir pour leur plus grand émerveillement les oeuvres de Maximilien.

Le même soir, au Centre culturel de Shawinigan, nous assistions à l’ouverture officielle de l’exposition de Maximilien et d’Alex, en présence de l’Ambassadrice du Niger ainsi que de son entourage. Ce fut le plus grand moment de ce séjour. Imaginez 55 photos exposées dans différents salons retraçant cette période de vie, une danse entre chameaux et Touareg.

Et pour nous, cette joie de se revoir après de si longues années. Depuis la parution de son livre sur le Canada aux Éditions Silva, nous retrouvions Maximilien tel que nous l’avions connu, toujours aussi exigeant dans son travail, pointu et précis dans ses commentaires, avec un œil averti sur tout ce qui l’entoure.

Imaginez-vous qu’en plus d’un programme bien chargé, nous avons été gratifiés d’une tempête de neige telle que l’on connaît au Québec. Et voilà notre Maximilien à photographier des champs de neige, cabanons et couchers de soleil, ceci illustrant bien sa passion pour la photo.

Il avait été planifié qu’ils termineraient leur périple à Sherbrooke avant de rentrer à Yverdon. Ne sachant pas ce que l’avenir nous réserve, nous avions décidé d’honorer nos estimables visiteurs en mettant les petits plats dans les grands: os à moelle, côtes de bœuf de l’Estrie….puis Alex qui demandait s’il ne restait pas quelque pinces de homard alors que nous servions le plateau de fromages affinés de la fromagerie Qui Lait Cru? de Véronique.

Comme toutes retrouvailles, elles furent arrosées comme il convient de Cusino Macul Réserve 2010, sans oublier le coup du milieu qu’ils avaient apporté de notre mère patrie. Celles-ci furent certainement dignes de notre réputation puisque nous quittâmes la table sans goûter à la tarte au sirop d’érable de Chicoutimi, mais qui fera l’honneur de notre «léger» brunch du lendemain.

Merci de votre visite, merci de votre amitié. Avec tout notre amour. Santé, Respect et Conservation. A la prochaine.

Chicoutimi et Goebel
Sherbrooke, Québec, ce 9 mars 2013

 

Attention: si vous voulez découvrir Michel Commend en vidéo, visionnez simplement le reportage réalisé en 2011 par Radio Canada et vous rendant à cette adresse: http://www.tou.tv/l-epicerie/S2011E14

A lire aussi, la recette de la fondue moitié-moitié…

 

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